Des écoles d'hypnose ?

oilà une quinzaine d’années que l’hypnothérapie, doucement mais sûrement, s’invite dans les hôpitaux et cliniques par la petite porte. Et au sein des institutions médicales, les hypnothérapeutes sont, avant tout… thérapeutes. Forts de leur formation médicale originelle, ils ont choisi de la compléter en se formant à l’hypnose. Institut Français d’Hypnose, Diplôme Universitaire d’hypnose médicale, Institut d’Hypnose Ericksonienne… autant de formations offrant au personnel médical l’occasion d’acquérir les bases de cette discipline qu’est l’hypnose.

C’est en 2001, à la Pitié-Salpêtrière, que voit le jour le tout premier diplôme d’hypnose reconnu en France: le Diplôme Universitaire d’hypnose médicale (DU), progéniture de l’hypnothérapeute Jean-Marc Benhaiem, qui se situe au croisement entre médecine, philosophie et psychanalyse.

Jean-Marc Benhaiem

Créateur du Diplôme Universitaire d’hypnose médicale au sein de la Pitié-Salpêtrière à Paris. Il est praticien hospitalier au centre de douleur d’Ambroise Paré.

A chaque école sa pédagogie, comme l’explique Adrian Chaboche, médecin enseignant en hypnose médicale. Le DU, lui, a fait le choix de scinder son enseignement en deux parties.

À l’Institut Français d’Hypnose (IFH), l’essentiel de la formation transite par des exercices. Rémi Étienne y est formateur et explique sa façon de procéder.

Si la pratique de l’hypnose invoque des principes éthérés et immatériels, les coûts de formation à cette dernière risquent, en revanche, de rapidement reconduire les apprentis hypnotiseurs à la rude réalité.

Diplôme Universitaire : 1500€
IFH : 6600€ (3945€ première année & 2715€ deuxième)
AFEHM : 2300€ pour le cursus pratique en revanche

Coûts des différentes formations

Une fourchette de coûts non négligeable, à mettre cependant en perspective avec les tarifs des consultations, qui peuvent aller de 50 à 120 €. De quoi amortir ses dépenses après quelques années de carrière.

Face aux prix élevés, voire très élevés, pourquoi ne pas se rabattre sur une formation au rabais ? Pour Rémi Etienne, la sagesse intime de ne pas jeter son dévolu sur un enseignement amateur, comme le font certains hypnothérapeutes libéraux. Pour lui, l’hypnose est une discipline à prendre au sérieux, nécessitant un suivi psychologique strict… et non pas « faire faire la poule à quelqu’un ».

L’hypnose est ainsi tout sauf une espèce de sortilège magique prodigué par d’obscurs marabouts, et encore moins une affaire d’amateurs. En tout cas il semble préférable de passer par l’école des sorciers avant de pratiquer quoi que ce soit, quitte à emprunter un peu d’argent.

aphp.fr

L'Assistance Publique des Hôpitaux de Paris, établissement public de santé qui exerce le rôle de centre hospitalier régional pour Paris et l'Île-de-France.

Antoine Bioy

Professeur des universités en psychologie à l’université de Bourgogne à Dijon, Antoine Bioy est également hypnothérapeute. Il est aussi auteur d’une myriade de livres traitant d’hypnose thérapeutique.

Adrian Chaboche

Médecin et hypnothérapeute à Paris, Adrian Chaboche est également formateur au sein de l’AFEHM (Association Française pour l’Etude de l’Hypnose Médicale) dans le cadre du Diplôme Universitaire d’hypnose médicale.

Antoine Bioy, psychologue clinicien, aime insister sur la nécessité des hypnothérapeutes d’être médecins avant tout. Tout comme un artiste doit maîtriser les règles de sa discipline avant de se permettre d'expérimenter des alternatives, un hypnothérapeute doit être capable de traiter un problème sans avoir recours à l’hypnose.

Si actuellement, le processus de formation à l’hypnothérapie découle souvent d’une démarche personnelle, les structures de santé ont de plus en plus tendance à prendre l’initiative. Ainsi, des services entiers se retrouvent sur les bancs d’Adrian Chaboche, qui intervient régulièrement au sein de l’APHP, ou devant le tableau noir de Rémi Etienne, qui a l’habitude de former ses propres collègues.

Rémi Etienne

Fort de son cursus d’hypnoanalgésie au sein de l’Institut Français d’Hypnose (IFH), Rémi Etienne est passé de l’autre côté de l’estrade pour y devenir lui-même formateur. Il est également infirmier à l’institut de cancérologie de Lorraine.

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